PARTIE 03
Intégrer les enjeux linguistiques
dans les pratiques de médiation numérique
La médiation numérique et la pédagogie par le faire
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Quelques bonnes pratiques.
Partir de groupes hétérogènes
Prendre en compte les trois aspects : oral, écrit et représentation visuelle.
Impliquer les publics
Recentrer sur ce qui fait sens commun
Explorer des contenus
Accompagner l’apprenance des publics dans une dynamique d’auto-socio-construction des apprentissages
Structurer des connaissances
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C’est ensuite par l'élaboration des sous-groupes (binômes) et les attentions spécifiques que vous pourrez mettre en œuvre une différenciation pédagogique.
Ceci permettra à tous les publics, quel que soit leur degré ou niveau de compréhension ou de fragilité linguistique et/ou numérique, de pouvoir participer et s’inscrire dans le groupe, au sein d’une dynamique collective.
En partant de leurs besoins et envies et non pas d’une thématique prédéfinie à l’avance : de l’informel au formel. Vous participez ainsi à créer le contexte et à réunir les conditions pour la mise en œuvre de ce qui demeure leurs apprentissages, tout en favorisant les interactions, dans une dynamique collective.
Ce qui fait lien, qui rassemble les intérêts, les besoins ou les envies personnelles (à partir des “mots du numérique” récoltés et de leur croisement), afin de “faire groupe” (de personnes, de dynamiques et de sens).Vous pourrez alors alterner les différents temps entre “binômes” (permettant une dynamique de pair à pair, évitant de se sentir “isolé” ou “perdu” face à l’inconnu) et  “grand groupe”.
En partant de leur vécu et de leurs pratiques (existantes), de leurs questionnements et de leurs hypothèses (possibles), vous avancez ensemble pour commencer à “faire sens”. Ce que l’on ne sait pas individuellement, on peut le savoir collectivement. Aussi, c’est pour vous plus une question de posture que de compétence.
En tant que médiateur ou médiatrice, votre posture doit être celle de la facilitation et non de l’expertise. Ainsi, vous accompagnez la construction des savoirs par les personnes (“auto”), en interaction avec les pairs (“socio”) et ce faisant, vous faites de l’apprentissage un acte “singulier” dans un contexte “socialisé”, en partant de l’idée que les tous les publics ont déjà des connaissances qu’il faut valoriser, et sur lesquelles s’appuyer en collectif. Nous devons inviter les personnes à sortir du “je ne sais rien faire” ou “je ne connais rien” afin qu’elles s’impliquent durablement dans leurs apprentissages.
Dans l’étape finale, la synthèse est à la fois individuelle et collective. Cette étape va permettre pour chaque personne et à l’ensemble du groupe, de valider des hypothèses, vérifier des acquis et les ancrer dans la durée, ou pour d'autres de commencer à faire sens.
L’importance de la culture numérique.

Pour reprendre une définition de la culture du numérique de France Num, “explorer la culture numérique, ce n’est pas réduire les technologies à un ensemble d’outils et de dispositifs techniques mais c’est donner du relief et du sens en expliquant en quoi cela modifie les pratiques humaines et comment cela donne du sens”. C’est dans cette dynamique que nous proposons de nous appuyer sur le partage et l’exploration de cette culture dans nos actions de médiation

Cette culture numérique fait aussi partie des compétences à partager et elle est présente dans les différents référentiels. Cependant, leur multiplicité, leur accès et compréhension pas toujours simple fait qu’il est nécessaire de les partager, afin de pouvoir accompagner pas uniquement des « parcours », mais plus précisément des « trajectoires ».

Au-delà de la nécessité de partager cette culture numérique pour faire société, c’est aussi un moyen de remettre les publics au centre en partant de leurs connaissances, de leurs expériences et de leurs interrogations. Ils sont alors acteurs de leurs apprentissages et sont encouragés à interroger et participer à la création de cette culture commune.

L'inclusion numérique est un enjeu dont la médiation numérique est la pratique.
La médiation numérique est la pratique dont l'inclusion numérique est un enjeu.

La culture numérique est un levier pour jouer sur la motivation des participants, lever les peurs, structurer les connaissances et les compétences, mais aussi penser leur transférabilité et surtout les accompagner à mieux comprendre le monde dans lequel ils évoluent et faire société.

Aussi, en transversalité avec les référentiels, il est indispensable de penser l’appropriation d’une culture numérique en s’appuyant sur trois domaines de compétences transverses qui composent ce que l’on nomme la “littératie numérique”.

Comme l’évoquait déjà en 2013 le Conseil National du Numérique, le développement de la littératie numérique pour tous est une condition essentielle pour favoriser l’acquisition d’une véritable culture numérique, source de développement des capabilités numériques des publics et de leur pouvoir d’agir.

La littératie numérique est une vaste capacité qui consiste à “participer à une société qui utilise le numérique au travail, dans les administrations, en éducation, dans les domaines culturels, les espaces civiques, les foyers, les loisirs” (source), et qui se résume en 3 domaines de compétences :

Utiliser
Le numérique - aspect technique
Comprendre
le numérique - aspect réflexif : l’esprit critique
Créer
interagir avec le numérique, être acteur

Penser l’accompagnement des publics en fragilité numérique dans la perspective du développement de la littératie numérique, c’est leur témoigner la reconnaissance des compétences dont ils disposent déjà, et ainsi favoriser leur inscription dans leurs apprentissages. Plus que le manque de certaines compétences, nous allons développer ensemble les capabilités numériques en prenant appui sur ce que chacun sait.

C’est ainsi que la médiation numérique participe, par l’appropriation d’une véritable culture numérique, au développement de l’émancipation des publics en faisant du numérique un levier possible auquel on va pouvoir donner sens :

Les mots du numérique pour le dire,
le dire pour le penser,
le penser pour le comprendre,
le comprendre pour le reproduire.
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